PLEINE LUNE

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Parfois, alors que je pense que le sommeil va me cueillir comme une pâquerette dans le gazon du printemps naissant, mon esprit divague brusquement vers un tourment soudain.

Mes yeux se rouvrent. Mon regard balaie la chambre du plafond aux murs, et des murs au plafond. Au loin, les bruits de la ville me paraissent à la fois mystérieux et inquiétants. Seul un faisceau de lumière s’engouffre par la fenêtre s’invitant dans le lit conjugal tel un intrus. Cet effronté me nargue et se projette sur les courbes de la Femme que j’aime.

Je n’aime pas le noir. La lumière de la lune m’accompagne les nuits d’insomnie offrant le spectacle du galbe de l’anatomie de ma chérie. Ses cheveux d’un blond éclatant du soleil salé des vacances défient la lumière de la lune pourtant pleine. Mais alors que la lune partira sur la pointe des pieds au petit matin, ma chère et tendre sera toujours indubitablement lumineuse.

C’est alors que je m’amuse à suivre des yeux, sans jamais la toucher pour ne pas la réveiller, le circuit de cette peau habillée d’un simple haut à bretelle. Mes yeux se délectent en explorant délicatement et alternativement le haut de son crane vers le bout de ses pieds. En chemin, l’œil s’arrête sur ses hanches laissant deviner la descente de son cul justement éclairé par le halo de l’éclat de lune.

Sa profonde respiration rythme parfaitement le bercement de son corps, tel le frêle esquif ballottant en cadence avec les vaguelettes d’un petit port d’une île des Cyclades une nuit d’été.

Ma tête se relâche doucement en écoutant le clapotis de son halètement. Mes yeux se referment apaisées par le spectacle. Mon esprit consolé se remet à divaguer vers de doux rêves devenus certains. Mes dernières pensées vont à la lune que je glorifie pour mettre si bien en valeur le soleil qui dort lui aussi juste à côté de moi…